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La mousse polyuréthane est un matériau très polyvalent. D’ailleurs, il fait partie des composants essentiels à la fabrication de chaussures, matelas, sièges auto, mobilier, moulures, dispositifs médicaux, etc. Outre sa grande résistance, sa durabilité et sa légèreté, il s’agit également d’un matériau avec une excellente capacité isolante. Raison pour laquelle il est utilisé dans le domaine de la construction comme isolation des pièces d’un bâtiment. De plus, la mousse polyuréthane en fin d’usage peut être recyclé. Mais ce procédé est généralement difficile compte tenu de la nature même du matériau et nécessite (dans la majorité des cas) l’usage de composés très toxiques comme les isocyanates. Il existe toutefois une solution plus efficace, écologique et sans risque.   

Traitement du polyuréthane : un processus complexe

Le polyuréthane est la cinquième famille de matières plastiques, issu de la réaction chimique entre deux éléments : l’isocyanate et le polyol. Ses propriétés exceptionnelles en font un matériau fiable et durable, mais qui posent néanmoins de gros problèmes une fois les produits hors d’usage. En effet, les mousses sont des matériaux de très faible densité et se dispersent facilement et rapidement dans la nature. Elles sont également très résistantes, ce qui rend leur traitement plus délicat et complexe. Comme pour la plupart des matières plastiques, elles ne peuvent se décomposer de manière naturelle que sur une très longue période. De plus, la biodégradation par compostage s’avère inefficace comme solution de traitement pour ce type de matériau et génère souvent des gaz à effet de serre.

Par ailleurs, la structure 3D dite réticulée des mousses les rend insensibles aux effets de la chaleur. De ce fait, il s’avère compliqué, voire impossible de les recycler en les faisant fondre.

Le procédé de dégradation enzymatique

Il s’agit d’une technique révolutionnaire permettant de traiter la mousse recyclable sans avoir à utiliser des isocyanates (potentiellement toxiques). Elle se concentre tout particulièrement sur le traitement des groupes éther et ester qui composent les polyuréthanes. Ces derniers sont cassés en utilisant des enzymes (estérases) tout en préservant les fonctions uréthanes intactes. Une fois ces groupements ester décomposés, on obtient des « briques » réutilisables pour produire une seconde génération de polyuréthanes.

Dans un contexte où le recyclage des mousses et autres matériaux en fin de vie permet de protéger l’environnement de la dissémination de particules polluantes, l’approche « Chem-Biotech » constitue ainsi une solution pratique et éco-responsable.